Saisie chez un marchand
peu soucieux du bien-être de ses animaux
23/12/2013
C’était le branle-bas de combat ce lundi 23 décembre à Vaux-Noville, un village de la région de Bastogne.
Après une enquête, le SPF pour le bien-être animal a effectué une descente dans une exploitation.
C’est dans ce même bâtiment que 17 poneys avaient déjà été retrouvés morts le 19 novembre dernier.
L’enquête du parquet de Neufchâteau n’avait pas incriminé M. Ligot, le marchand,
car il avait été démontré que les animaux étaient arrivés en Belgique, insuffisamment sevrés en provenance des Pays-Bas (!?).
Mais après de nouvelles plaintes, et suite aux résultats des autopsies, l’AFSCA était revenue sur les lieux pour un nouvel examen
des animaux, avant l'opération de ce lundi.
Transférés ailleurs en Belgique
Ce lundi 23 décembre, le SPF bien-être animal et l’Afsca étaient donc à nouveau sur les lieux, sans les autorités judiciaires
de Neufchâteau. Objectif de l’opération: transporter les chevaux et poneys vers des centres ou des refuges un peu partout dans
le pays. « Car le bien-être des animaux n’est plus assuré », explique-t-on du côté du SPF pour le bien-être animal.
« Certains animaux sont dans un état déplorable et il convient de leur donner d’autres conditions de vie.»
Ainsi, les responsables de nombreux refuges dont Animal Sans Toi…t sont venus à Noville pour ramener quelques animaux vers leurs propres installations. Sur environ 160 équidés, une soixantaine ont pu être emmenés. Mais tout n’a pas été simple hier car le propriétaire des chevaux et poneys, Jean-Louis Ligot, ne voulait pas les laisser partir. Il a fallu une intervention musclée de la police pour le maîtriser. Il a ensuite été arrêté administrativement et emmené au poste de police. Le transfert s’est ensuite déroulé comme souhaité par les inspecteurs du SPF bien-être des animaux.
Animaux dans un sale état
Le SPF pour le bien-être animal a dû effectuer un tri entre les animaux qui allaient être emmenés et ceux qui devraient rester. Notre refuge a été très actif lors de ce triage auquel nous avons participé du début à la fin. Nous devions attraper les chevaux les plus mal en point. Nous sommes donc restés sur place avec Monsieur Vercruysse de la Ferme du Marais, depuis la matinée et jusqu’à 19h30. Nous avons ensemble chargé dans les véhicules des différentes sociétés les animaux les plus mal en point.
« Ceux qui sont dans un mauvais état sont prioritaires », explique l’inspecteur Couneson du SPF. Il n’y a pas assez de places ailleurs, dans les refuges, sinon ils seraient tous emmenés. Ceux qui restent, on essayera sans doute de les vendre. Mais rien n’est encore décidé. »
Des responsables de refuges belges (Animal Sans Toi…t, Refuge des Chevaux et Bovins du Marais, Animaux en Péril et la SPA de Charleroi) sont donc venus à Noville pour emmener deux ou parfois vingt équidés en fonction des places disponibles.
Fabrice Renard était présent sur place en tant qu’inspecteur principal de la SRPA et en tant que responsable du refuge Animal sans toi…t. « Il y a beaucoup de poneys et poulains en manque d’hydratation et de soins vétérinaires urgents, qui présentent des sabots longs et non parés. Il y en a au moins une cinquantaine qui ne sont pas en bon état de santé », dit-il. « Certains sont très maigres et il y a eu beaucoup de mortalité ces derniers temps, ce qui a provoqué la réaction du SPF bien-être des animaux qui a revu le dossier avec L’AFSCA. Cela nous révolte de voir cette situation, on n’aime pas voir des animaux dans un tel état. Certains sont couchés à terre et se sont fait piétiner par d’autres. Ils n’ont plus de forces. » Notons encore que le propriétaire était absent depuis plusieurs jours et que les pompiers de Bastogne ont dû intervenir, samedi, pour donner à boire à ces poneys.
Avant de quitter les lieux, ils ont une nouvelle fois été abreuvés par les pompiers et les chevaux se sont littéralement jetés sur l’eau. Espérons que d’autres morts ne seront pas à déplorer. Nous avons de la peine pour tous ceux qui n’ont pas pu trouver un refuge mais le suivi du dossier sera très strict car le propriétaire semble une nouvelle fois avoir disparu…
"C’est tout à fait faux, je le jure"
Le mois dernier, l'AFSCA (Agence Fédérale pour la Sécurité de la Chaîne Alimentaire) et le parquet de Neufchâteau étaient déjà descendus sur place à la suite de la découverte d'une dizaine d'animaux morts. L’autopsie a révélé d’importants soupçons de maltraitance: une alimentation en eau insuffisante suivie d’une hydratation trop rapide qui a entraîné des œdèmes cérébraux. "C’est tout à fait faux. Je le jure", a rétorqué le propriétaire des chevaux, Jean-Louis Ligot.
Les six animaux pris en charge par Animal sans Toi…t vont être vus par notre vétérinaire, mis en ordre d’identification et une nutrition progressive sera mise en place. Cette triste expérience ne nous laissera pas indemnes car nous nous pensons à ce grand cheval qui était si gentil et qui nous suivait partout mais que nous avons du laisser sur place. Idem pour le petit poney pris par Monsieur Vercruysse qui avait un œil crevé et purulent ainsi que le petit poulain qu’on a du porter jusqu’au van d’Animaux en Péril car il était trop faible pour se tenir debout.
Merci à Monsieur Vercruysse pour sa ténacité dans ce dossier. Hélas l’enquête nous a menés à cette triste découverte de ce lundi. Merci aux refuges qui ont répondu présents. Ensemble nous sommes plus forts et nous pouvons essayer de nous dresser, avec les inspecteurs du SPF bien-être auxquels nous offrons une solution d’hébergement pour les animaux saisis, contre les pratiques des marchands qui méprisent totalement le bien-être animal.
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